Vente du 09/12/2020
Maison de vente : Osenat Versailles.
Lieu de vente : Osenat Versailles / Online.
Heure de vente : 14:00.
Exposition : le de à .
Osenat Versailles | [VENTE LIVE A HUIS CLOS] 150 ŒUVRES D’UNE COLLECTION PRIVÉE PARISIENNE, DE 1800 À 1900 | Décembre 2020
Le cabinet Morin-Williams aura l’honneur de disperser la collection d’un amateur éclairé ayant assemblé une collection éclectique d’oeuvres couvrant le XIXè siècle d’Horace Vernet à Théophile Steinlen, en passant par une redécouverte d’un important tableau de Gustave Courbet, représenté par une version inédite et antérieure au Retour de la conférence, le premier scandale de Courbet peint en 1863 et détruit vers 1900.
Renseignements: Thomas Morin-Williams / expert@morinwilliams.com / +33(0)6 24 85 00 56
Quelques lots
AMBROISE TARDIEU (1788-1841)
Estimé 3 000 €/5 000 €
AMBROISE TARDIEU (1788-1841)
Lot n°5, estimé 3 000 €/5 000 €
Des maladies mentales: homme assoupi au chapeau
Graphite
20 x 15 cm.
Exécuté vers 1838
Bibliographie :
BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE: J.-E. Esquirol et A. Tardieu, Illustration pour ‘Des maladies mentales considérées sous le rapport médical, hygiénique et médico-légal’, Paris, 1838, planche XXII.
Informations complémentaires :
“Dans une maison de fous, les liens sociaux sont brisés, les habitudes sont changées, les amitiés cessent, la confiance est détruite: on agit sans bienséance, on nuit sans haïr, on obéit par crainte, chacun a ses idées, ses affections, son langage, n’ayant aucune communauté de pensée, chacun vit seul et pour soi, l’égoïsme isole tout. Le langage est outré, faux, désordonné, comme les pensées et les passions qu’ils exprime. Un pareil asile n’est pas exempt de crime: on dénonce, on calomnie, on conspire, on se livre au plus stupide libertinage, on viole, on vole, on assassine, le fils maudit son père, la mère égorge ses enfants.” – J.-E. Esquirol, Des maladies mentales considérées sous le rapport médical, hygiénique et médico-légal, Paris, 1838, vol. I, p. 4
Les lots 4, 5 et 6 de la vente Osenat du 9 décembre 2020 constituent trois études inédites pour l’ouvrage fondateur de la psychiatrie française, Des maladies mentales… de Jean-Etienne Esquirol, publié en 1838. Esquirol y détaille, a travers trois volumes, ses obervations sur le comportement ‘aliéné’, et considère pour la première fois la folie non pas comme la marque d’une possession diabolique impie, selon la croyance commune héritée de l’ère médiévale, mais comme une maladie qui peut être guérie. Le retentissement de cet ouvrage est tel, qu’il donne naissance à la ‘Loi des aliénés’ du 30 juin 1838, première règlementation sur le plan national de la psychiatrie, qui oblige chaque département de France à se doter d’un établissement psychiatrique pour accueillir les aliénés. Ambroise Tardieu, graveur officiel Dépôt des cartes et plans de la Marine, et dont le fils Ambroise-Auguste est lui-même médecin, est choisi par Esquirol pour illustrer l’ouvrage. Celuici explique qu’il a ‘fait dessiner plus de 200 aliénés’ dans l’intention de publier son traité, ne sélectionnant finalement que 26 planches. Les présents dessins, non publiés, présentent d’évidentes similitudes de sujet et de traitement avec les planches XXI, XXII et XXIII de l’ouvrage: on y observe le même traitement extrêment précis du visage par rapport au reste du corp, enveloppé dans de grandes etoffes, exprimée de façon plus synthétique. L’encadrement au graphite de chaque composition, reprenant celui des planches gravées, est un indice supplémentaire confirmant l’attribution à Tardieu. Dans chacun de ces portraits, Tardieu prend un parti pris à mi-chemin entre le dessin romantique et l’observation clinique d’après le modèle. Le traitement particulièrement détaillé des visages sublime la psychologie des patients. L’exemple est encore plus frappant dans ‘Homme assoupi au chapeau’ (lot 5), où le jeu d’estompes, la tête baissée de l’homme expriment une image atemporelle de mélancolie romantique. Ces trois dessins constituent une découverte inédite dans l’oeuvre de Tardieu, mais aussi dans l’histoire de la psychiatrie, et apportent un éclairage important à l’art romantique dans la première moitiée du XIXè siècle.”
ATTRIBUÉ À GUSTAVE COURBET (1819-1877)
Adjugé 25 625 € (frais inclus)
ATTRIBUÉ À GUSTAVE COURBET (1819-1877)
Lot n°28, estimé 10 000 €/12 000 €
Le retour de la conférence
Signé et daté ‘Gustave Courbet 1854’ (en bas à gauche)
Huile sur panneau
40.5 x 51.5 cm.
Peint en 1854
Provenance :
Galerie Johann Naldi, Paris.
Collection privée, Paris.
Expositions :
Ornans, Musée Gustave Courbet, Le retour de la conférence, un tableau disparu, décembre 2015-avril 2016, p. 79 (la présente oeuvre illustrée en couleur).
Informations complémentaires :
« Dans ce moment je fais un tableau capital pour l’exposition prochaine. […] C’est le tableau le plus grotesque qu’on n’aura jamais vu en peinture. »
– Gustave Courbet
Cette importante redécouverte anticipe l’un des premiers scandales de Gustave Courbet. La composition est une première version inédite pour le ‘Retour de la conférence’, scandale de Courbet dont la version de 1863, mesurant 230 x 330 cm, fut onservée dans l’atelier de l’artiste jusqu’à sa mort. L’oeuvre est vendue pour la première fois lors de la succession de Courbet, le 9 décembre 1881. Selon le critique Charles Léger, dans le Bulletin de la vie artistique paru en 1920, le tableau réapparaît au début du XXe siècle à la galerie Georges Petit où il est acheté pour être détruit par un fondamentaliste catholique. L’acquéreur, un «financier» se disant heureux d’avoir acheté cette «cochonnerie » pour la détruire, déclare le tableau «infâme, impie et scandaleux». La version que nous présentons, inédite et datée de 1854, anticipe de neuf ans la version finale, et est proposée pour la première fois aux enchères. Selon Thierry Savatier, historien du XIXè siècle et expert de Gustave Courbet, l’artiste “réalise en 1862 deux toiles préparatoires au ‘Retour de la conférence’. Dans la présente oeuvre, le cadrage est serré sur les curés, dans une composition inversée (cf. l’étude pour ‘Les casseurs de pierre, 1849). Le paysage diffère, comme le visage des deux prêtes, le chien est absent, une maison figure à l’arrière-plan. Le paysan ne rit pas mais salue le convoi”. Il s’agirait donc d’une première pensée, anticipant de neuf ans le tableau final. ‘Le retour de la conférence’ est une critique sans concession de la domination morale du clergé au coeur du XIXè siècle. Courbet, 25 ans en 1854 lorsqu’il peint l’oeuvre, est déjà engagé dans un mouvement socialiste. L’artiste s’attaque ouvertement à l’Église catholique et à l’autoritarisme du régime de Napoléon III, dont les artistes subissent les contraintes dans leur liberté d’expression. Courbet écrit lui-même en 1863 : « J’avais voulu savoir le degré de liberté que nous accorde notre temps. ». L’oeuvre n’apparaissant ni au Salon officiel, ni au Salon des Refusés, d’où elle aurait été exclue pour immoralité, Courbet peut donc mettre son programme en action : reproduire et diffuser l’oeuvre par tous les moyens existants et s’assurer ainsi un véritable instrument politique contestataire et promotionnel de son art.”
ATTRIBUÉ À ROSA BONHEUR (1822-1899)
Estimé 800 €/1 200 €
ATTRIBUÉ À ROSA BONHEUR (1822-1899)
Lot n°37, estimé 800 €/1 200 €
Tête de chevreuil
daté ‘1866’ (en bas à droite)
huile sur papier marouflé sur toile
42.5 x 44.5 cm
Peint en 1866
Informations complémentaires :
Experts : Elisabeth Marechaux & Thomas Morin-Williams
ATTRIBUÉ À CLAUDE MONET (1841-1926)
Estimé 2 000 €/3 000 €
ATTRIBUÉ À CLAUDE MONET (1841-1926)
Lot n°46, estimé 2 000 €/3 000 €
Bord de mer présumé à Honfleur
Encre brune sur papier marouflé sur carton
12.5 x 22.5 cm.
Provenance :
Jean-Louis Debauve (1926-2016), magistrat, historien et critique littéraire.
Bibliographie :
BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE: D. Wildenstein, Claude Monet, Catalogue Raisonné, Lausanne, 1991, vol. V, p. 124, no. D423 (illustré).
Informations complémentaires :
A rapprocher d’une série d’au moins deux dessins à l’encre éxécutés par Claude Monet à Honfleur en 1865.
RÉMY COGGHE (1854-1935)
Adjugé 9 375 € (frais inclus)
RÉMY COGGHE (1854-1935)
Lot n°60, estimé 3 000 €/5 000 €
Portrait d'Alphonse Vaissier, étude préparatoire pour Le combat de coq, 1889
huile sur toile
47 x 33 cm.
Informations complémentaires :
Alphonse Vaissier est l’un des plus importants industriels de Roubaix, et membre éminent de la première société officielle des coqueleux de Roubaix. Cette importante étude, inédite, est préparatoire au chef d’oeuvre naturaliste de Rémy Cogghe, Le combat de coqs en Flandres, 1889, conservé au musée de la Piscine à Roubaix.
FRANK MYERS BOGGS (1855-1926)
Estimé 1 000 €/1 500 €
FRANK MYERS BOGGS (1855-1926)
Lot n°65, estimé 1 000 €/1 500 €
Paris, la Seine et le Palais du Trocadéro lors de l'Exposition universelle de 1900
signé “”Frank Boggs”” (au revers)
huile sur panneau
26 x 40 cm.
LOUIS ADOLPHE TESSIER (1858-1915)
Estimé 150 €/200 €
LOUIS ADOLPHE TESSIER (1858-1915)
Lot n°75, estimé 150 €/200 €
Bal nocturne, trois élégantes sur une gondole au crépuscule
Peint vers 1900
Huile sur carton
19 x 27 cm.
Provenance :
Atelier de l’artiste, sa vente, maître de La Pérraudière, Angers, 4 décembre 2019.
Informations complémentaires :
Peintre d’histoire et de scènes de genre. Tessier étudie à l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris et poursuit sa formation dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme. L’artiste expose au salon des Artistes français de Paris, dont il devient sociétaire en 1905, obtenant une mention honorable en 1886 et une médaille d’Or en 1909 pour sa toile : “Soir de fête”.
LOUIS ADOLPHE TESSIER (1858-1915)
Estimé 100 €/150 €
LOUIS ADOLPHE TESSIER (1858-1915)
Lot n°76, estimé 100 €/150 €
Bal nocture, gondole au soir, effet de vapeur
Peint vers 1900
Huile sur carton
10 x 18 cm.
Provenance :
Provenance: Atelier de l’artiste, sa vente, maître de La Pérraudière, Angers, 4 décembre 2019.
Informations complémentaires :
Peintre d’histoire et de scènes de genre. Tessier étudie à l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris et poursuit sa formation dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme. L’artiste expose au salon des Artistes français de Paris, dont il devient sociétaire en 1905, obtenant une mention honorable en 1886 et une médaille d’Or en 1909 pour sa toile : “Soir de fête”.
LOUIS ADOLPHE TESSIER (1858-1915)
Estimé 150 €/200 €
LOUIS ADOLPHE TESSIER (1858-1915)
Lot n°77, estimé 150 €/200 €
Bal nocture, figure allongée sur une gondole blanche
Peint vers 1900
Huile sur carton
16.5 x 23.5 cm.
Provenance :
Atelier de l’artiste, sa vente, maître de La Pérraudière, Angers, 4 décembre 2019.
Informations complémentaires :
Peintre d’histoire et de scènes de genre. Tessier étudie à l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris et poursuit sa formation dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme. L’artiste expose au salon des Artistes français de Paris, dont il devient sociétaire en 1905, obtenant une mention honorable en 1886 et une médaille d’Or en 1909 pour sa toile : “Soir de fête”.